Presque toutes les fois où il est question de Joseph dans l’Évangile, il dormait !
Il venait d’apprendre l’énigme de Marie enceinte, il dormait…
Les Mages étaient venus faire la grande fête autour de l’Enfant Jésus, il dormait...
Dans la misère en Égypte, il dormait…
Il apprend que le terrible Archélaüs règne sur la Judée, il dort.
Rien ne le trouble.
Rien ne l’empêche de dormir, au contraire !
C’est vraiment le saint des temps modernes.
C’est le plus plaisant des saints.
Bien avant saint Grignion de Montfort, il avait « inventé » la dévotion à Marie…
Bien avant sainte Marguerite-Marie, il avait senti battre sous ses doigts, sous les côtes du petit Jésus, son Coeur Infini d’Amour.
Et ce n’est pas un anachronisme de vivre à Nazareth avec lui : nous pouvons y être par notre seule volonté si nous le voulons bien.
Occupons-nous de Jésus, de Marie, de Joseph à Nazareth, et laissons-les s’occuper de ce que nous appelons, en pauvres grands enfants que nous sommes, nos « affaires ».
Ainsi la vie se passera dans un travail modéré, ne cherchant pas anxieusement des résultats, ni en tentant de coller des morceaux incollables.
Nous moquant éperdument de l’avenir et du passé pour jouir de la béatitude du présent, dans la douce et légère croix de l’instant actuel.
Il dormait…
Il y a de quoi stupéfier nos intelligences si riches de calculs faux…
Il dormait…
Dormons donc avec lui.
« In pace in idipsum dormiam et requiescam » - « Dans la paix, sans partage, je dormirai et je reposerai » (Ps 4,9).
Les légions romaines faisaient « l’impetus »92 contre les barbares, Virgile se cassait la tête à rimer, Hérode, n’en parlons pas, Auguste idem, mais lui saint Joseph, il dormait… c’est délicieux !
Sans le dire, rions des programmes, des méthodes, de toute cette quincaillerie du laïcisme et de la planification super-intellectuelle, et dormons avec saint Joseph, faisant doucement le plus petit minimum indispensable : se mettre à sa suite.