Après Marie, Joseph est incontestablement le plus grand saint de la chrétienté
Qui mieux que lui a connu l’Immaculée son Épouse, et Jésus l’Enfant divin qui lui fut confié ?
Déjà « juste » au moment de l’Annonciation, Joseph a lui aussi « grandi » pendant trente ans au contact de la sainteté unique de Jésus et de Marie.
« Joseph de Nazareth a participé au mystère de l’Incarnation plus qu’aucune autre personne, en dehors de Marie, la Mère du Verbe incarné » enseignait Jean-Paul II à la suite de Léon XIII lequel écrivait : « Certes, la dignité de la Mère de Dieu est si haute qu’il ne peut être créé rien au-dessus. Mais, comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n’est pas douteux qu’il ait approché plus que personne de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les créatures. Le mariage est en effet la société et l’union la plus intime de toutes, qui entraîne de sa nature la communauté des biens entre l’un et l’autre des conjoints. Aussi, en donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité. »
Encore une fois, un des arguments les plus forts est que la parole de Marie portant Jésus en son sein a suffi pour sanctifier Jean-Baptiste en un instant. Combien donc davantage pour Joseph, qui a passé trente ans avec eux !
Le coeur de Marie est étroitement uni à celui de son Fils ; mais il l’est également à celui de son époux Joseph ; d’où il suit que le coeur très chaste de Joseph bat à l’unisson des coeurs de Marie et de Jésus, comme l’avait déjà affirmé saint Jean Eudes, dès le XVIIe siècle.
Les grands témoins de Dieu parlent d’une grandeur « supérieure à celle de tous les saints », hormis la Vierge Marie
Par exemple saint Alphonse de Liguori (1696-1787) : « L’exemple seul de Jésus- Christ qui, sur la terre, voulut faire preuve de tant de respect et d’obéissance envers saint Joseph, devrait nous animer tous à être de fervents zélateurs de la dévotion envers ce grand saint (…) Pendant tout ce temps, ce fut à Joseph de commander, comme étant établi chef de cette petite famille (...) Cette humble obéissance de Jésus-Christ fait connaître que la dignité de Joseph est supérieure à celle de tous les saints, excepté celle de sa Mère. »
Ou saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868) : « Saint Joseph, après la Très Sainte Vierge, a été le premier et le plus parfait adorateur de Notre Seigneur. Il adorait avec une vertu de foi plus grande que celle de tous les saints ; il adorait avec une humilité plus profonde que celle de tous les élus ; il adorait avec une pureté plus pure que celle des anges ; il adorait avec un amour qu’aucune autre créature, angélique ou humaine, n’eut et ne put avoir pour Jésus ; il adorait avec un dévouement aussi grand que son amour. La vie de saint Joseph fut une vie d’adoration de Jésus, mais d’adoration parfaite. Je m’unirai donc bien à ce saint adorateur, afin qu’il m’apprenne à adorer Notre Seigneur et à me faire entrer en société avec lui, afin que je sois le Joseph de l’Eucharistie comme il a été le Joseph de Nazareth »
Ou Dom Prosper Guéranger (1805-1875) : « Non jamais aucun homme, en ce monde, ne pourra pénétrer toutes les grandeurs de Joseph. Quel souverain et tendre respect pour Marie votre épouse ! Quelle reconnaissance et quelles adorations pour Jésus, votre enfant soumis ! Ô mystère de Nazareth ! Dieu habite parmi les hommes, et il souffre (au sens de permettre) d’être appelé le fils de Joseph ! »
Ou Dom Bernard Maréchaux (1849-1927) : « Sans aucun doute l’âme de saint Joseph fut créée par le Saint-Esprit plus large et plus profonde encore que l’âme de Salomon, parce qu’il voulait y faire rayonner Marie, la créature idéale et le Verbe de Dieu Incarné. »
Ou encore le père Denis Buzy (1883-1965) : « « S’il s’agit de la dignité des fonctions, pourrions-nous hésiter à mettre Joseph au-dessus de tous les autres saints ? Car Joseph n’a pas eu à collaborer à l’oeuvre du Christ de son vivant ou après sa mort : il a été chargé de veiller sur la personne même du Rédempteur. Après la dignité de Mère de Dieu, il n’y a jamais eu sur la terre dignité plus haute. »
Car la grâce est proportionnée à la vocation : « Cette exigence intrinsèque s’impose surtout dans une vocation et un ministère tels que ceux de saint Joseph. Le ministère étant suprême, la grâce dut l’être aussi... Et s’il fut saint dès l’origine, que ne durent pas être par la suite ses progrès dans la sainteté, au contact de Jésus ? »
À l’aube de ce troisième millénaire, l’Église invite à bâtir une authentique civilisation de l’amour, fondée sur les valeurs évangéliques. « La sainteté est l’un des points essentiels - et même le premier - du programme que j’ai défini pour le début du troisième millénaire », disait Jean-Paul II.
Il semble clair que les temps particuliers que nous vivons appellent plus que jamais Joseph dont Marthe Robin (1902-1981) aurait dit qu'il serait « le saint du troisième millénaire ».
Jean-Paul II a invoqué son patronage spécial « dans les efforts redoublés d’évangélisation du monde », précisant que la figure de saint Joseph a acquis « un renouveau d'actualité pour l'Église de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien. »
Et en notre temps se multiplient les pèlerinages, marches et initiatives du peuple de Dieu pour saint Joseph, comme à Cotignac, le pèlerinage des pères de famille (depuis 1976), puis celui des mères (depuis 1986), Vézelay (depuis 2007) ou encore la Marche saint Joseph à Paris (depuis 2011) et maintenant dans 60 autres lieux en France ! … Ce sont environ 10 000 pèlerins par an qui marchent à sa suite et leur nombre s’accroît rapidement en France, mais aussi en Belgique, en Suisse et en Italie. Cette dévotion grandissante à Saint-Joseph, portée depuis 50 ans par des initiatives laïques, témoigne de l’attachement à ce maître en paternité.