Lui seul est « l’ombre du Père éternel » : voilà pourquoi Joseph est si grand, si important et si méconnu.
Au XVIIe siècle, au moment des apparitions de saint Joseph à Cotignac, le 7 juin 1660, ce qu’on appellera ensuite la grande « École française de spiritualité » (nom donné par l’Abbé Henri Brémond) médita le mystère de l’Incarnation et développa trois thèmes essentiels, qui auront une grande postérité :
L’inspiration de cette spiritualité vient d’Espagne, par le Carmel : le cardinal de Bérulle (1575-1629), fondateur de la Congrégation de l’Oratoire, exerça sur la spiritualité française une influence décisive et c’est lui qui introduisit en France le Carmel réformé de sainte Thérèse d’Avila ; il adopta du même coup la grande dévotion de celle-ci envers saint Joseph. Sainte Thérèse fonda, en effet, de nombreux monastères et sa pratique constante était de les dédier à Joseph, son saint protecteur; elle les mettait sous sa garde, elle y implantait son culte et elle faisait placer au-dessus d’une des portes la statue du glorieux patriarche. Saint Joseph, en échange, lui faisait ressentir les effets de son bienveillant patronage.
C’est dans ce contexte particulier que vont être exprimées les vérités les plus fondamentales et les plus décisives au sujet du grand mystère de saint Joseph, avec quelques paroles essentielles, à commencer par celles de Jean-Jacques Olier (1608-1657), curé de la paroisse de Saint-Sulpice de 1642 à 1652 et fondateur des Sulpiciens…