Saint Irénée (†203) [...] voit saint Joseph dans sa haute fonction paternelle d'éducateur de Jésus, un service accompli avec joie. (Adversus haereses, IV: 23,1: PL 13, 1832)
Origène († 255?) : exalte la mission singulière de saint Joseph, choisi pour être "l'ordonnateur de la naissance du Seigneur" (Hom. XIII in Lucam, 7: PL 13,1832).
Saint Ephrem († 373) définit saint Joseph comme "ministre de cette économie divine (= de l'Incarnation", (Commentaire en Diatessaron, l, 26).
Saint Ambroise († 397) considère l'union singulière de Marie et Joseph comme un vrai mariage sur la base du droit romain pour lequel « ce qui constitue le mariage n'est pas la perte de la virginité mais le pacte conjugal » (De institutione virginia, 6, 41: PL 16,316).
Saint Jean Chrysostome († 407) affirme que saint Joseph, quand il accueillit Marie son épouse, « devint le ministre de toute l'économie du mystère » (En Matthaeum, 5,3: PG 57, 57-58).
Saint Jérôme, († 419-420) [...] soutient que "celui qui resta vierge mérita d'être appelé père du Seigneur" (Adversus Helvidium 19: PL 23,213).
Saint Augustin († 430) se distingue par la force et la clarté avec lesquelles il défend et commente la virginité de saint Joseph, son vrai mariage avec Marie et sa paternité singulière envers Jésus. Voici quelques expressions significatives:
« Joseph est époux de Marie, son conjoint non pas par l'étreinte charnelle, mais pour l'affection [...] ; non par l'union des corps, mais - ce qui vaut davantage - par la communion des âmes. »[1]
« Comme Marie était mariée chastement, Joseph était un mari chastement; et comme Marie était mère chastement, Joseph était père chastement [...] Pourquoi père ? Parce qu'il est d'autant plus vrai père, qu'il est plus chaste. Le Seigneur ne vient donc pas de la semence de Joseph, même s'il certains le pensaient ; mais, grâce à la bienveillance et à la charité de Joseph il est né de la Vierge Marie un fils, qui est le Fils de Dieu. »[2]
« Au motif de ce mariage fidèle ils méritèrent tous les deux d'être appelé parents du Christ; et non seulement elle, la mère, mais lui aussi, son père, de la même façon qu'il était le conjoint de sa mère, père et conjoint selon l'esprit, non selon la chair. »[3]
Saint Pierre Crisologue († 450) considère le couple Marie Joseph comme préfiguré par les couples dont l'ancien Testament fait l'éloge et comme une annonce éminente, du couple mystique du Christ et de l'Église[4] ; saint Joseph, époux de Marie est aussi la figure de l'Évêque, époux d'une église vierge et féconde[5].
Notes :
[1] Contra Faustum, 23, 8: PL 42,470; cf Contra Iulianum 5, 12: PL 44, 810
[2] Sermo 51, 20,30: PL 38,351 ; cf De consensu Evang, 2,1: PL 34, 1071,5.)
[3] De nuptiis et concupiscentia, l, 11, 12: PL 44, 421
[4] Sermo 146: PL 52,592
[5] Sermo 175: PL 52,657-8
Extraits de : T.STRAMARE, o.s.j. Gesù lo chiamò Padre, libreria editrice vaticana 00120 Città del vaticano, p. 28-29