« Hérode, voyant qu'il avait été joué par les Mages, fut pris d'une violente fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les Mages. Alors s'accomplit l'oracle du prophète Jérémie : "Dans Rama s'est fait entendre une voix, sanglots et longue plainte : c'est Rachel pleurant ses enfants ; et elle ne veut pas qu'on la console, car ils ne sont plus."»
(Mt 2, 16-18)
Pour le cœur de Joseph et de Marie, ce massacre dut être effrayant à porter. Voilà le premier fruit, pour les siens, de la venue du Messie, de la venue sur la terre du Fils du Très-Haut ! Du point de vue humain, c'est incompréhensible.
Le massacre d'un innocent n'est-il pas un scandale ?
Dans leur foi et leur espérance déjà chrétiennes, Joseph et Marie offrent cela au Père, sans comprendre. C'est vraiment pour eux « le glaive ».
Car la souffrance de ces mères, Marie la prend dans son cœur et la fait sienne.
Pourquoi Dieu permet-il de telles injustices, au moment où celui qui est le « Prince de la paix » (Is 9,5) vient « nous visiter » ? (Lc 1,78).
Joseph et Marie assistent, impuissants, à cette injustice, injustice à laquelle ils sont mêlés de si près : c'est à cause de leur enfant que les autres enfants sont massacrés ; et cette injustice, qui provoque de telles souffrances, les brise.
Extraits de : Marie-Dominique PHILIPPE, Le mystère de Joseph,
éditions Saint-Paul, Paris 1997
