Saint Joseph de Kalisz (vers 1670)


 

Le sanctuaire de saint-Joseph à Kalisz est un haut lieu spirituel de Pologne. C’est en ce lieu que se trouve un fameux tableau, qui représente la sainte Famille, peint selon le désir de st Joseph. Ce tableau miraculeux  a donné son nom actuel au sanctuaire de Saint-Joseph de Kalisz, qui a été élevé par le saint pape Paul VI à la dignité de Basilique Mineure. Le saint pape Jean-Paul II y a célébré une messe, le 4 juin 1997, avec le calice offert pour la collégiale de Kalisz par le roi de Pologne Casimir III  le Grand, en 1363.L’histoire de ce tableau, représentant une Sainte Famille trinitaire, dont st Joseph est un personnage majeur, a permis à ce sanctuaire de devenir le centre polonais du culte de saint Joseph. Il s’y déroule chaque année  des symposiums de Joséphologie, et, le 30 août 1997, la congrégation du Culte Divin a édité un document confirmant officiellement saint Joseph saint Patron de la ville de Kalisz.

 

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Un tableau miraculeux

Tableau de la sainte Famille de Kalisz

Le tableau trinitaire de la Sainte Famille, appelé saint-Joseph de Kalisz. Huile sur toile de lin, 2,46m x 1, 74m.

L’histoire se passe aux environs de 1670. Un homme, nommé Stobienia, souffrait terriblement d'une dure maladie incurable, priait Dieu de le laisser mourir. Il s'adressa à saint Joseph, Patron de la bonne mort. La nuit suivante, un homme âgé –qu’il reconnut comme saint Joseph- vint le visiter. Celui-ci lui dit:

« Tu guériras quand tu feras peindre ce tableau de la famille avec une inscription "Allez à Joseph".  Tu l'offriras ensuite à l'église collégiale de Kakisz[1]. »

L’homme fit réaliser le tableau. Quand il le vit, il l'embrassa et guérit. Stobenia fit alors installer le tableau dans l'église collégiale, selon le désir de saint Joseph.

Dès lors, les fidèles reçurent beaucoup de grâces par saint Joseph. Les nombreux ex voto réalisés depuis le XVIIIe siècle en témoignent. Le tableau fut déclaré miraculeux en 1770, et l’on procéda au couronnement solennel de cette Sainte Famille en 1796. Ainsi, saint Joseph fut, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, couronné, et le tableau fut recouvert d’argent[2].

L’une des plus célèbres grâces obtenue est liée à l’histoire des camps d’extermination.

L’analyse du tableau

La forme du tableau est celle d'une maison.

Sur une ligne verticale sont représentés Dieu le Père, le Saint Esprit et Jésus : la Trinité, dans le mouvement de l'Incarnation.

Sur une ligne horizontale sont représentés Marie, Jésus, et Joseph : la famille en marche, Joseph ouvrant la marche.

Le tableau représente donc le retour de l'humanité vers la maison du Père des Cieux, qui d'une main tient le monde racheté par la croix, et, de l'autre main, bénit.

Le tableau porte l'inscription « Allez à Joseph ».

Ce tableau, remarquable, présente la Trinité, dont Jésus est le cœur, en lien étroit avec les trois personnes de la sainte Famille. Notre attention ne doit cependant pas s'arrêter à l'harmonie de la Famille en présence de la Trinité, mais il est nécessaire de porter notre attention sur saint Joseph. Il s'agit en effet d'un tableau invitant spécifiquement le croyant à se placer sous le patronage de saint Joseph.

Le rôle de l'Esprit Saint 

 L'Esprit Saint est représenté au centre du tableau par une colombe qui rayonne, l'aura est très grande, de telle sorte que c'est l'Esprit Saint qui relie toutes les personnes.

- L'Esprit Saint est le lien entre Jésus et le Père : Esprit filial de Jésus, Esprit très Saint par lequel le Verbe se fait chair sans perdre sa divinité.

- L'Esprit Saint est le lien entre Marie et le Père : Après avoir introduit la Vierge Marie dans le secret trinitaire et le plan du salut, l'Esprit lui inspire le Magnificat qui est le plus beau chant d'amour adressé à Dieu le Père.

- L'Esprit Saint est le lien entre Marie et Joseph : ce qui est engendré en Marie « vient de l'Esprit Saint » (Mt 1, 20) et l'amour de Joseph, obéissant à l'Esprit, est un amour renouvelé par l'Esprit Saint[3].

- L'Esprit Saint est le lien entre Joseph et Dieu le Père « de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom. » (Eph 3, 15), de sorte que Joseph reçoit toutes les grâces nécessaires à sa sublime fonction de père et berger du Rédempteur[4].

Jésus, soleil de justice

Jésus est très lumineux, surtout son auréole, bien ronde, qui semble se lever du paysage à l'horizon comme le soleil levant. Jésus est effectivement, selon les prophètes, le soleil de justice qui porte la guérison dans ses rayons.

Jésus est debout sur une minuscule colline qui symbolise le Golgotha où il accomplira la rédemption.

Jésus, enfant, tient fermement la main (l'index) de Joseph comme pour se laisser guider dans son entrée dans la vie humaine et sociale.

La Vierge Marie 

Marie tient la main de Jésus qui est le Verbe incarné.

Marie porte les Saintes Écritures parce qu'elle a conçu le Verbe de Dieu par la foi.

Marie est enceinte (bien qu'elle tienne Jésus), parce qu'elle est la mère du disciple (Jn 19, 25-27), de chacun de nous, la mère de l'Église.

Joseph 

Joseph, que tient Jésus, tient dans l'autre main un lys, signe de sa paternité virginale.

La couleur blanche de la barbe et des cheveux de Joseph est symbolique : elle ne signifie pas que celui-ci soit âgé, elle symbolise sa sagesse, une sagesse qui lui vient depuis Abraham et David, mais aussi de sa relation à Dieu Père, Fils, Esprit Saint et de sa relation à Marie.

Joseph est particulièrement éclairé sur le front (l'intelligence, la sagesse) et sur le pied droit (la marche juste). Par cette lumière et par le fait qu'il ouvre la marche, Joseph est dépeint ainsi comme le berger du Rédempteur, - c'est lui qui lui a donné son nom à Jésus, Sauveur (Lc 2, 21) - et comme le patron de l'Église.

Ainsi, Marie est la mère de l'Église, Joseph en est le protecteur et le guide, jusqu'à ce que toute l'humanité soit retournée dans la maison du Père céleste.

31 mai 1796 : Le tableau est couronné et couvert d'argent

Quand le tableau fut couronné, en 1796, des couronnes furent mises sur la tête de Jésus et Marie, et pour la première fois dans l'histoire de l'Église, sur la tête de saint Joseph. Largement recouverte de métaux précieux (robes d'argent), l'image est un peu transformée. La symbolique de Jésus soleil levant n'apparaît plus. En plus des saintes Écritures, Marie porte un sceptre. Deux lys sont ajoutés à gauche et à droite de Jésus.

29 avril 1945 : La libération des prisonniers de Dachau

Quand le commandant de camp a donné l'ordre de brûler le camp et de massacrer les prisonniers, les prêtres présents se sont mis sous la protection de saint Joseph de Kalisz par une neuvaine qu'ils achevèrent le 22 avril. Or, le 29 avril, l'armée américaine a libéré le camp trois heures avant le massacre planifié[5] !

4 juin 1997 : La venue du pape  Jean-Paul II au sanctuaire de Kalisz

Lors de sa venue, Jean Paul II a dit combien

« ce sanctuaire occupe une place particulière dans l'histoire de l'Église et de notre nation ».

Jean-Paul II a ensuite montré saint Joseph comme grand patron de la vie :

« Joseph de Nazareth qui a sauvé Jésus de la cruauté d'Hérode se lève maintenant devant nous en tant qu'un grand porte-parole de la défense de la vie humaine du moment de la conception jusqu'à la mort naturelle. »

Source :

-synthèse-réalisée  par Françoise Breynaert, avec l'accord du P. Laton, de la conférence du Père Andrzej Laton, président du centre de Joséphologie de Kalisz (Pologne), au congrès en l'honneur de saint Joseph, Gueberschwihr (France), le 30 avril 2012.

 

[1] Cette église était alors dédiée à l'Assomption de la Vierge Marie.

[2] Cette couverture d’argent ou riza recouvre et protège les icônes destinées à la vénération des fidèles.

[3] Jean-Paul II, Redemptoris Custos 20-21.

[4] Jean-Paul II, Redemptoris Custos 8.

[5] C'est pourquoi la crypte du sanctuaire et le musée comportent des souvenirs de Dachau.

 

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Pour en savoir plus

 

-sur Joseph de Nazareth, en ligne

-sur l’Exhortation apostolique de saint Jean-Paul II sur st Joseph  Redemptoris Custos, 1989, dans l’Encyclopédie mariale 

-sur l’histoire mariale de la Pologne, dans l’Encyclopédie mariale

-sur la Très Sainte Trinité (CEC), dans l’Encyclopédie mariale

-sur qui est Marie pour la Trinité ?, dans l’Encyclopédie mariale