Comme Marie, Joseph ne dit rien

Joseph a vécu une tragédie. Il aime Marie, mais il est devant une évidence. Il ne sait rien du mystère de l’Incarnation. Il ne demande aucune explication à Marie ; elle est innocente pour lui... peut-être est-elle victime ? Il ne dit rien et décide de la renvoyer sans la déshonorer.

Marie aussi ne dit rien du mystère qu’elle porte, Dieu a commencé son œuvre, qu’Il l’achève. Et tous deux adhèrent à l’inconnu de Dieu. Toute sa vie, Joseph ne sait rien de la Foi que ce qu’il peut voir.

Son regard est celui du contemplatif qui renonce à comprendre, c’est-à-dire qui renonce à ramener Dieu à lui.

La transparence infinie de la Vierge ne peut avoir d’autre effet que faire mûrir la nôtre, pour que la clarté du Verbe nous envahisse tout entiers. Elle n’est pas la source mais l’aqueduc qui nous relie à la Source ; elle n’est pas la sagesse mais le siège de la Sagesse ; elle n’est pas la vie mais le jardin fermé d’où jaillit le fleuve de Vie.

 

Maurice Zundel